Forum Européen 2021

5ème Forum Européen des forces de Gauche, Vertes et Progressistes



Nous réunissons ce 5ème Forum à un moment où la coopération et la collaboration des forces vertes, progressistes et de la gauche européenne est plus nécessaire que jamais, dans la mesure où la crise engendrée par la propagation du coronavirus dans le monde entier a mis au jour toutes les contradictions, limitations et divergences d’un modèle social néolibéral, prédateur et individualiste, qui ne peut pas faire face à un défi aussi profond que les conséquences d’une pandémie qui a balayé le monde pendant près de deux ans.

Durant la crise, les inégalités entre les classes sociales n’ont pas cessé de croitre, la pauvreté n’a pas cessé de progresser, les revenus des travailleurs de baisser, le chômage et la précarité de se renforcer. Dans le même temps, les richesses se concentrent d’une manière toujours plus exacerbée dans les mains des multinationales et d’un petit nombre de milliardaires.

La réponse de la droite continue d’être de privatiser et démanteler les services publics, avec un système de soins fragilisé qui repose sur les épaules des femmes et à un coût sur leurs vies, plongeant également la planète dans l’urgence climatique, en détruisant les habitats naturels et en mettant la biodiversité en péril.

Nous sommes à un moment où c’est notre survie qui est en jeu et qui requiert une mobilisation des peuples d’Europe pour mettre en lumière la contradiction capital/vie et la lutte contre les inégalités. La lutte contre l’urgence climatique doit être placée au centre des priorités des forces de gauche, vertes et progressistes en Europe. En effet, nous amorçons la dernière décennie durant laquelle il est encore temps d’éviter la catastrophe. Nous devons donc afficher un sentiment d’urgence face à la menace réelle et de plus en plus imminente que signifie le changement climatique et le manque de coresponsabilité dans la répartition des tâches pour les soins.

Les mesures passent essentiellement par un plus grand contrôle des grandes entreprises et du secteur financier, qui reste exposé au risque climatique sans aucune supervision. Parallèlement, nous devons être coresponsables devant le fait qu’une modification inédite des modes de production, de consommation et de mobilité résultera de la plupart des changements inéluctables, et qu’elle bouleversera et transformera notre quotidien. Au regard de cette situation, nous devons défendre un modèle de transition juste tel que les coûts associés au passage vers le nouveau paradigme n’échoient pas sur les personnes percevant les plus bas revenus et que les politiques et ressources soient suffisantes pour éviter que les mesures sur le climat exacerbent les disparités sociales.

De notre défense d’une Europe du progrès, nous rejetons la privatisation comme mécanisme de « renforcement » du système financier et économique. Au contraire, nous considérons que c’est le moment de la régulation étatique dans certaines sphères socio-économiques, tout en rappelant que la transition climatique ne pourra atteindre ses objectifs que si elle s’attache, indissociablement à reconstruire la souveraineté alimentaire et industrielle des Européens, en rompant avec le modèle de la libre concurrence ultralibérale et de la maximisation de la rentabilité financière. Elle ne saura possible que si elle replace au centre des objectifs de la construction européenne le développement social et la création d’emplois décents pour tous contre les logiques de précarisation actuelle.

Les règles fiscales actuellement établies doivent être remplacées par de nouvelles qui garantissent les développements sociaux et écologiques et la réorientation de tous les financements, notamment ceux de la BCE, vers ces objectifs, est donc un impératif pour lequel nous entendons mener campagne.

Nous soulignons particulièrement le rôle que doit jouer l’économie sociale dans la reconstruction européenne, parce qu’elle représente l’économie solidaire, la gestion démocratique, l’articulation des territoires et l’implication avec l’environnement dans lequel les personnes gèrent les sociétés coopératives ou d’autres formes juridiques telles que les sociétés de main-d’oeuvre ou les sociétés d’investissement dans lesquelles des salariés ont le contrôle des actionnaires sur l’entreprise et la décision de leurs actions.

Plus que jamais, nous avons la preuve que la lutte pour la justice fiscale s’internationalise. Dans une économie mondialisée et de plus en plus numérisée, qui concentre davantage la richesse aux mains d’une minorité, nous devons articuler une réponse commune, à la fois au niveau mondial et européen, pour garantir que les grandes entreprises paient les impôts qui leur correspondent et éviter que les plus nantis occultent leurs avoirs. De telles mesures sont nécessaires pour assurer la redistribution, le bien-être et des services sociaux en suffisance.

Dans le même temps, nous, les participant·e·s à ce 5e Forum, nous sommes conscient·e·s que dans ces circonstances l’avenir du monde est incertain, et nous exprimons notre profonde inquiétude face à une dynamique globale de repli nationaliste et identitaire aux contours individualistes, racistes, misogynes et xénophobes. En Europe, cette situation s’est déjà cristallisée dans des pays dirigés par des gouvernements autoritaires (dont la Pologne, la Hongrie et la Slovénie). Elle met au plus haut point en péril les libertés et les droits fondamentaux, notamment l’égalité de genre, les droits des collectifs LGBTI+ ou la liberté de presse et académique. Nous alertons sur le risque de propagation de ces dynamiques à d’autres pays européens où progresse l’extrême droite.

En plus des conséquences sociales et économiques de la crise, l’escalade des tensions internationales accélère la course à l’armement et risque de diviser les États en blocs qui s’affronteraient militairement et économiquement, ce qui entraînerait des conséquences imprévisibles pour l’avenir de la vie sur Terre. Il est donc nécessaire pour les peuples d’Europe d’être solidaires et de lutter pour la paix, pour un système équilibré de relations internationales, dans lequel l’Union Européenne et le reste de les États puissants cessent d’exploiter les faiblesses des économies des pays en développement.

Dans cette perspective, nous prônons une politique de désarmement qui permette le transfert des dépenses militaires vers les dépenses sociales par une authentique coopération mutuellement avantageuse dans le domaine commercial et économique, afin d’accroître l’aide européenne aux pays en développement, ce qui permettrait de lancer un programme de coopération internationale en faveur de l’accès de tou·te·s à l’ensemble des droits humains et, ainsi, d’aider les personnes contraintes d’abandonner leur lieu de naissance, et celles qui ont été forcés et trompés par les réseaux de trafiquants, en leur garantissant le droit d’asile dans le cadre du droit international garanti par la Charte Fondatrice des Nations Unies et dans les conventions internationales, basée sur la liberté, la justice, la solidarité, les besoins humains dans les conditions de l’ère de l’information et de la quatrième révolution industrielle.

Dans le cadre du développement de relations internationales qui respectent la légalité internationale du plein respect de la Charte fondamentale de l’ONU, nous nous joignons aux accords internationaux qui exigent la levée immédiate du blocus que les États-Unis maintiennent contre Cuba et d’autres pays afin, de mettre un terme aux politiques d’ingérence contraires au droit international. En ce sens, nous saluons le rétablissement de la démocratie en Bolivie en 2020, après un coup d’État qui a déclenché la haine, la persécution et le racisme, et nous rejetons fermement toute tentative de déstabiliser le gouvernement constitutionnel du président Luis Arce par des actions fascistes qui cherchent à détruire les grands progrès sociaux réalisés et le redressement économique du pays. Avec cela, nous soutenons l’état de droit et la démocratie, en tant qu’éléments incontournables des relations internationales.

C’est aussi pourquoi nous montrons notre inquiétude face à la situation de réduction des libertés et de répression systématique contre l’opposition qui a lieu en Turquie.

En ces temps de crise, nous, les Forces politiques, sociales et syndicales qui participent à ce 5e Forum, dans le respect de la diversité et du pluralisme que nous représentons, lançons un appel au rassemblement des forces pour relever ensemble ce défi commun, en fédérant la volonté souveraine des Peuples de toute l’Europe autour d’une action de grande envergure en défense d’une Europe progressiste sur le plan social, durable sur le plan écologique, solidaire et égalitaire, qui concilie sécurité économique et sociale et sécurité alimentaire et environnementale, dans la paix et la solidarité. En ce sens, nous exhortons à mettre un terme, de manière définitive, à la phase d’austérité en Europe, à ne pas suspendre prématurément les aides sociales et les mesures de relance destinées à pallier les effets de la Covid-19, et à prioriser les secteurs les plus vulnérables de notre société, surtout pour les femmes qui sont les plus démunies et les plus durement touchées par la pandémie.

Dès lors, nous, qui sommes réunis au sein de ce 5e Forum des forces de gauche, vertes et progressistes, exprimons notre engagement à soutenir une mobilisation populaire en défense de la reconstruction environnementale, féministe, sociale et économique de l’Europe, dans le respect de la souveraineté populaire, en fédérant nos moyens au service de la construction d’une Europe entièrement démocratique, solidaire, égalitaire et socialement avancée. Aussi, nous recommandons les propositions suivantes :

  1. Établir un modèle d’une construction européenne de type horizontal et solidaire. Le pluralisme et la démocratie sont fondamentaux pour les peuples et nations européens. L’Europe que nous réclamons repose sur la conviction que les idées politiques et, partant, l’organisation politique de l’espace public européen doivent être bâties autour d’idéaux et d’orientations politiques, et non sur la base de frontières géographiques. Ainsi, nous pourrons défendre des propositions solides, aujourd’hui trop souvent absentes, telles que la justice fiscale, les services publics, le système public de soin et l’harmonisation des systèmes de sécurité sociale, et anticiper les défis associés au changement climatique. Nous défendons toutes les mesures prises pour une Europe de la solidarité dans le cadre de la réponse coordonnée à la pandémie et à ses effets sociaux et économiques.
  2. Éliminer le modèle d’Europe néolibérale à l’origine de la ruine de millions de personnes. S’appuyant sur le paradigme de l’austérité, il a privatisé les services publics, détricoté les progrès sociaux obtenus après plusieurs décennies de luttes syndicales, sociales et politiques, foulé aux pieds la souveraineté démocratique des peuples, restreint les libertés, augmenté les inégalités entre les sexes, féminisé la pauvreté et conduit la planète au bord d’une urgence climatique, en détruisant les habitats naturels et en mettant la biodiversité en péril.

    La construction européenne doit être assurée de manière horizontale, solidaire et inclusive pour la moitié de la population européenne qui sont des femmes, ainsi que respectueuse de la souveraineté populaire, de la coopération et de l’intégration des politiques structurelles entre les peuples et les nations, afin de fédérer les moyens permettant de construire une Europe entièrement démocratique, solidaire, égalitaire, progressiste sur le plan social, et indépendante au niveau de ses relations internationales.

    En conséquence, nous défendons une Europe affichant plus d’ambition sur le plan social. Comme les crises sociale et écologique sont complémentaires, et afin d’éviter une progression des inégalités et des injustices, l’Union européenne (UE) doit proposer un plan social proactif et ambitieux.

    Ce plan doit notamment être financé sur les fonds propres de l’Union, en luttant contre la fraude fiscale, en réactivant l’économie par le biais de mesures privilégiant la création d’emplois stables et non précarisés, la hausse des revenus et des politiques de protection sociale et en éliminant tous les obstacles à la négociation collective qui ont constitué un frein à l’action syndicale, et en réorientant la création monétaire de la BCE, mise sous contrôle démocratique, vers l’emploi, les services publics et la transition écologique.
  3. Nous considérons qu’il est inacceptable que les soins de santé soient liés aux ressources économiques du patient. Nous défendons des soins médicaux accessibles et gratuits, en renforçant les services publics, avec une attention spéciale portée à ceux.celles qui assurent des soins de santé universels et le travail de soin à la personne.
  4. Préparer un plan européen de défense de l’égalité de genre, pour protéger les droits humains des femmes et garantir la responsabilité conjointe du travail de soins et la répartition équitable des richesses et la pleine inclusion des femmes à tous les niveaux de la société. De fait, une vraie démocratie ne peut exister que si les femmes vivent libres, ne subissent pas de violences sexistes, sont à égalité de droits, sans violences ni marchandisation de leur corps (maternité de substitution) et jouissent pleinement de leurs droits et maîtrise du corps par l’accès à l’avortement, ce qui creuserait la tombe du patriarcat ;
  5. Mettre en oeuvre un plan d’action pour l’environnement destiné à freiner le réchauffement climatique dans le monde et la perte de la biodiversité, en investissant dans l’expansion des réserves naturelles, des parcs et des espaces verts ;
  6. Stimuler l’économie par le biais de mesures privilégiant la création d’emplois et mettant fin à l’écart salarial, la hausse des revenus et des politiques de protection sociale, en éliminant tous les obstacles à la négociation collective qui ont limité l’action syndicale ; cela implique de suivre les recommandations du GIEC de mobilisation des moyens financiers à hauteur de 6% du PIB.
  7. Exercer une réglementation stricte des marchés financiers afin d’éviter les attaques spéculatives et d’abolir les paradis fiscaux et les refuges fiscaux.
  8. En même temps, nous déclarons que nous sommes des défenseur·euse·s de la paix, prêt·e·s à enrayer l’escalade des tensions internationales qui nous conduisent vers une nouvelle guerre froide. Aussi, nous sommes opposés à toute augmentation du budget militaire et nous nous distancions de l’approche militariste proposée par l’OTAN, qui constitue une grave menace pour la paix, car il mènera à une consolidation de la course à l’armement. C’est pourquoi nous défendons que le désarmement et la diplomatie sont les meilleurs outils pour réduire les menaces à la paix. Les pays de l’UE doivent ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).

    C’est pourquoi nous soulignons la nécessité de lancer, au sein de la société, un débat sur la notion de sécurité collective, en opposition à ceux·celles qui veulent nous entraîner dans une nouvelle guerre froide et en défense de l’idée qu’un monde plus pacifique est un monde plus sûr et basé sur des règles commerciales justes et transparentes, essentielles au bien-être de tous les peuples ;

    Enfin, nous, les participant·e·s à ce Forum, à partir de nos références de gauche, vertes et progressistes, nous appelons les forces sociales, politiques et syndicales à renforcer la collaboration et la coordination pour impulser une mobilisation populaire qui fasse reculer l’extrême droite européenne, dont les forces exploitent les craintes et les insécurités de nombreux secteurs de la société et les alimentent à coups d’idées délirantes teintées d’indifférence, de xénophobie, de racisme, de patriarcat et d’autoritarisme.

    Aussi, nous annexons à cette déclaration finale du 5e forum européen des forces de gauche, vertes et progressistes un plan d’action dont la rédaction s’appuie sur les initiatives issues des divers ateliers, débats et assemblées. Il préconise de lancer une mobilisation sociale afin que l’Europe soit aux avant-postes de la défense d’un avenir dans lequel l’ensemble des droits humains peuvent être garantis à tous les êtres humains, en paix, égalité, liberté et en harmonie avec la nature :

PLAN D’ACTION

Promouvoir les mobilisations lors du 7 avril 2022, Journée mondiale de la santé, pour la défense du droit à la gratuité des soins de qualité qui inclut la levée des brevets pour favoriser la vaccination universelle.

Participer aux mobilisations convoquées par les syndicats, notamment le 1er mai 2022, pour la défense d’une meilleure protection des droits des travailleurs et travailleuses.

Se mobiliser pour participer au Sommet de la paix de Madrid en juin 2022 parallèlement au Sommet de l’OTAN.

Travailler ensemble pour exercer la pression politique et sociale nécessaire pour que la COP de novembre 2022 représente une réelle avancée dans la lutte contre l’urgence climatique.

Mener une campagne pour, d’une part, soutenir une dépense de minimum 2% du PIB de chaque pays de l’Union Européenne pour le budget de la culture, et d’autre part, instaurer un statut européen de l’artiste afin de mettre fin à leur précarité.

Promouvoir une campagne de lutte contre la crise de la démocratie.

Lancer une campagne contre la droite et l’extrême droite qui abolissent les droits acquis depuis des années par les femmes et tentent de criminaliser le féminisme.

Développer un travail d’analyse de l’impact de la pandémie sur les salaires et les relations de travail en Europe.



*** Spanish abajo***

Foro Europeo 2021

V Foro Europeo de fuerzas Vedes, Progresistas y de la Izquierda



Celebramos este V Foro en un momento en el que es más necesario que nunca la cooperación y colaboración fuerzas Verdes, Progresistas y de la Izquierda Europea en la medida que la crisis provocada por la extensión del Coronavirus por todo el Planeta ha puesto de manifiesto todas las contradicciones, limitaciones y deficiencias del modelo de un capitalismo neoliberal, depredador e insolidario, que no puede hacer frente a un desafío tan profundo como son las consecuencias de una Pandemia, que ha arrasado el mundo durante casi dos años.

Durante la crisis, las desigualdades entre clases sociales no han dejado de crecer, la pobreza no ha dejado de aumentar, los ingresos de los trabajadores han disminuido, el desempleo y la precariedad han aumentado. Al mismo tiempo, la riqueza se está concentrando de una manera cada vez más exacerbada en manos de multinacionales y un pequeño número de multimillonarios.

La respuesta de la derecha sigue siendo privatización y desmantelamiento de servicios públicos con un sistema de cuidados débil que recae sobre las espaldas de las mujeres y acosta de sus vidas, llevando al Planeta a una situación de emergencia climática, destruyendo habitad naturales y poniendo en peligro la biodiversidad.

En un momento en el que nos jugamos la pura supervivencia ante la que los Pueblos de Europa tienen que movilizarse poniendo en valor la contradicción capital / vida en la lucha contra la desigualdad y la emergencia climática debe situarse como prioridad de las fuerzas verdes, progresistas y de la izquierda europea, porque estamos iniciando la última década en la que podemos evitar el desastre y debemos demostrar sentido de urgencia ante la amenaza real y cada vez más inminente que supone el cambio climático y la falta de corresponsabilidad en los cuidados.

Una parte importante de las medidas pasan por un mayor control de las grandes empresas y del sector financiero que sigue expuesto al riesgo climático sin control. Pero al mismo tiempo, debemos corresponsabilizarnos del hecho de que muchos de los cambios imprescindibles pasan por cambios sin precedentes en los patrones de producción, consumo, movilidad, cosa que impactará y transformará inevitablemente en nuestra cotidianidad. Ante todo, ello, debemos defender un modelo de transición justa, en el qué los costes del cambio hacia el nuevo modelo no caigan únicamente en las personas con menores ingresos y en el que se garanticen las políticas y los recursos suficientes para que las políticas climáticas no incrementen la desigualdad social.

Desde nuestra defensa de una Europa de progreso rechazamos la privatización como mecanismo para « fortalecer » el sistema financiero y económico, por el contrario, consideramos que es el momento de la regulación estatal en determinadas esferas socioeconómicas, al tiempo que señalamos que, la transición climática sólo podrá alcanzar sus objetivos si se compromete a reconstruir la soberanía alimentaria e industrial de los europeos, rompiendo con el modelo de libre competencia ultraliberal y de maximización de la rentabilidad financiera. Sólo será posible si vuelve a situar el desarrollo social y la creación de empleos decentes para todos en el centro de los objetivos de la construcción europea, frente a la lógica actual de la precarización.

Las actuales reglas fiscales establecidas deben ser reemplazadas por otras nuevas que garanticen aspectos sociales y ecológicos y la reorientación de toda la financiación, en particular la del BCE, hacia estos objetivos, es por tanto un imperativo por el que pretendemos hacer campaña.

De manera especial resaltamos el papel que la economía social debe tener en la reconstrucción Europea por lo que representa de economía solidaria, de gestión democrática, de articulación del territorio e implicación con el entorno en el que viven las personas que forman las empresas cooperativas o de otras formas jurídicas como las sociedades laborales o empresas participadas en las que las personas asalariadas tienen el control accionarial de la empresa y la decisión sobre su actuación.

La lucha por la justicia fiscal se ha demostrado más transfronteriza que nunca. En una economía global y cada vez más digitalizada, donde hay más concentración de la riqueza en manos de unos pocos, debemos articular una respuesta compartida tanto a nivel global como europeo para garantizar que las grandes empresas paguen lo que les corresponde de impuestos y que los individuos más ricos no puedan esconder sus bienes. Esto es imprescindible para garantizar la redistribución, el bienestar y unos servicios sociales suficientes.

Al mismo tiempo, quienes participamos en este V Foro somos conscientes de que en estas circunstancias el futuro del mundo es incierto, por lo que manifestamos una gran preocupación por una dinámica global de repliegue nacional e identitario de características insolidarias, racistas, misóginas y xenófobas, que en Europa ha cristalizado en algunos países con gobiernos autoritarios (Polonia, Hungría, Eslovenia…). Todo ello está poniendo en grave peligro derechos y libertades fundamentales, como la igualdad de género, los derechos de los colectivos LGTBI+ o la libertad de prensa y de cátedra. Alertamos del riesgo de que estas dinámicas se extiendan a otros países europeos donde está avanzando la extrema derecha.

Al tiempo que afrontamos las consecuencias sociales y económicas de la crisis, comprobamos como el aumento de la tensión internacional dispara la carrera armamentística y puede provocar la división de los Estados en Bloques enfrentados militar y económicamente, con imprevisibles consecuencias para el futuro de la vida en el Planeta, por lo que planteamos la necesidad de que los pueblos de Europa seamos solidarios y luchemos por la paz, por un sistema de relaciones internacionales justo, en el que la Unión Europa y el resto de Estados poderosos dejen de explotar las debilidades de las economías de los países en vías de desarrollo.

Desde esta perspectiva abogamos por una política de desarme que permita trasladar gastos militares a gastos sociales mediante una auténtica cooperación mutuamente beneficiosa en el ámbito comercial y económico, por aumentar la ayuda europea a los países en desarrollo, lo que permitiría poner en marcha una iniciativa de cooperación internacional destinada a garantizar que todos disfruten del conjunto de los derechos humanos, apoyar a las personas obligadas a abandonar su lugar de nacimiento y a aquellas que han sido forzadas y engañadas por las redes de trata, garantizando el derecho de asilo en el marco del derecho internacional incluido en la Carta Fundacional de las Naciones Unidas y las convenciones internacionales, basados en la libertad, la justicia, la solidaridad, las necesidades humanas en las condiciones de la era de la información y la cuarta revolución industrial.

En el desarrollo de unas relaciones internacionales que respeten la legalidad internacional desde el pleno respeto a la Carta Fundamental de las NN.UU nos sumamos a los acuerdos internacionales que demandan el levantamiento inmediato del Bloqueo que los EE.UU. mantienen contra Cuba y otros países, de manera que se ponga fin a políticas injerencistas contrarias al derecho internacional. En este sentido saludamos la recuperación de la democracia en Bolivia en el año 2020, tras un golpe de Estado que desató odio, persecución y racismo, y rechazamos enérgicamente cualquier intento de desestabilización contra el gobierno constitucional del Presidente Luis Arce con acciones fascistas que pretenden destruir los grandes avances sociales logrados y la recuperación económica del país. Con ello, apoyamos el Estado de Derecho y la Democracia, como elementos ineludibles para el relacionamiento internacional.

De la misma manera, mostramos nuestra preocupación por la situación de recorte de libertadas y represión sistemática contra la Oposición que se está produciendo en Turquía.

En estos momentos de crisis las Fueras Políticas, Sociales y Sindicales que participamos en este V Foro, respetando la diversidad y pluralidad que representamos hacemos un llamamiento para unir fuerzas en afrontar juntos el reto común de implicar la voluntad soberana de los pueblos de toda Europa en una amplia acción en defensa de una Europa socialmente avanzada, ecológicamente sostenible, solidaria e igualitaria que conjugue la seguridad económica y social con la alimentaria y la medioambiental en paz y solidaridad, para ello hacemos una llamada a superar definitivamente la etapa de la austeridad en Europa, que no se retiren de forma prematura las ayudas sociales y estímulos dirigidos a paliar los efectos del COVID-19 y que se concentren en aquellos sectores más vulnerables de nuestra sociedad, especialmente en las mujeres que son las más empobrecidas y las más duramente afectadas por la pandemia.

En consecuencia, quienes nos reunimos en este V Foro de Fuerzas Verdes, Progresistas y de la Izquierda, manifestamos nuestro compromiso de defender una movilización popular en defensa de la reconstrucción medioambiental, feminista, social y económica de Europa desde el respeto a la soberanía popular, uniendo recursos para construir una Europa plenamente democrática, solidaria, igualitaria y socialmente avanzada, para lo que planteamos:

  1. Desarrollar un modelo de construcción europea de carácter horizontal y solidario. El pluralismo y la democracia son fundamentales para los pueblos y naciones europeas. La Europa que reclamamos se basa en la convicción de que las ideas políticas, y por tanto la organización política del espacio público europeo, deben estar estructuradas por ideales y orientaciones políticas y no por fronteras geográficas. Así podremos defender eficazmente ideas fuertes que hoy están demasiado ausentes: justicia fiscal, servicios públicos, sistemas públicos de cuidados, armonización de los sistemas de seguridad social, etc. y previsión de los retos que plantea el cambio climático. Instamos a defender todos los pasos dados hacia una Europa solidaria en el marco de la respuesta coordinada a la pandemia y sus efectos sociales y económicos.
  2. Eliminar el modelo de una Europa neoliberal que ha llevado a la ruina a millones de personas con su paradigma de austeridad que ha privatizado los servicios públicos, desmantelado el progreso social logrado durante décadas de luchas sindicales, sociales y políticas, ha pisoteado la soberanía democrática de los pueblos, restringido las libertades, aumentando la brecha de género, la feminización de la pobreza y llevado al planeta al borde de una emergencia climática, destruyendo hábitats naturales y poner en peligro la biodiversidad;

    El desarrollo una construcción europea tiene que tener un carácter horizontal, solidario e inclusivo de la mitad de la población europea que son las mujeres, que respete la soberanía popular, la cooperación e integración de las políticas estructurales entre pueblos y naciones para poner en común recursos en función de construir una Europa plenamente democrática, solidaria, igualitaria, socialmente avanzada e independiente en sus relaciones internacionales.

    En consecuencia, defendemos una Europa más ambiciosa desde el punto de vista social. La Unión Europea debe proponer un plan social proactivo y ambicioso porque la crisis social y la ecológica son complementarias si no queremos aumentar aún más las desigualdades e injusticias.

    Este plan debe financiarse, en particular, con los recursos propios de la Unión y la lucha contra el fraude fiscal buscando la activación de la economía desde medidas que den prioridad a la creación de empleo estable y no precario, aumento de los ingresos, y políticas de protección social eliminando todos los obstáculos impuestos a la negociación colectiva que han limitado la acción sindical y reorientando la creación de dinero del BCE, sometida a control democrático, hacia el empleo, los servicios públicos y la transición ecológica.
  3. Consideramos inaceptable que la asistencia sanitaria esté vinculada a los recursos económicos del paciente, por lo que defendemos una asistencia médica asequible y gratuita mediante el fortalecimiento de los servicios públicos, prestando especial atención a los que garantizan la atención sanitaria universal y los cuidados;
  4. Introducir un Plan Europeo para defender la igualdad de género, para blindar los derechos humanos de las mujeres y garantizar la corresponsabilidad del trabajo de cuidados y el reparto equitativo de la riqueza. La plena inclusión de las mujeres en todos los ámbitos de la sociedad, ya que no puede haber una verdadera democracia hasta que las mujeres puedan vivir libremente, sin sufrir violencias machistas con igualdad de derechos, sin violencia ni mercantilización de sus cuerpos (gestación subrogada) y disfrutando plenamente de sus derechos y control del cuerpo a través del acceso al aborto, lo que crearía la tumba del patriarcado;
  5. Implementar un Plan de Acción Verde para detener el calentamiento global y la pérdida de biodiversidad, invirtiendo en la expansión de Reservas Naturales, Parques y Espacios Verdes;
  6. Impulsar la economía a través de medidas que prioricen la creación de empleo y acaben con la brecha salarial, el crecimiento de los ingresos y las políticas de protección social, eliminando todas las barreras a la negociación colectiva que han limitado la acción sindical; esto implica seguir las recomendaciones del IPCC de movilizar recursos financieros de hasta el 6% del PIB.
  7. Regular estrictamente los mercados financieros para prevenir ataques especulativos y eliminar los paraísos fiscales y los refugios fiscales.
  8. Nos manifestamos defensores de la paz, dispuestos a contrarrestar las crecientes tensiones internacionales que conducen a una nueva Guerra Fría, por lo que rechazamos cualquier incremento en el presupuesto militar y nos distanciamos del enfoque militarista que propone la OTAN, que representa una grave amenaza para la paz, ya que conducirá a una expansión de la carrera armamentista. Por el contrario defendemos que el desarme y la diplomacia son las mejores herramientas para reducir las amenazas a la paz. Los países de la UE deben ratificar el Tratado sobre la Prohibición de las Armas Nucleares.

    De esta manera frente al fortalecimiento de la OTAN planteamos la necesidad de impulsar un debate en la sociedad sobre un concepto de seguridad colectiva que rechace a quienes quieren arrastrarnos a una nueva Guerra Fría y sostiene que un mundo más pacífico es un mundo más seguro implementando reglas comerciales justas y transparentes, esenciales para el bienestar de todos los Pueblos del Mundo;

    Finalmente, quienes hemos participado en este Foro desde nuestras referencias verdes, progresistas, de izquierdas, hacemos un llamamiento a fuerzas sociales, políticas y sindicales para reforzar la colaboración y coordinación para impulsar una movilización popular que haga a las fuerzas de la extrema derecha europea que están explotando los miedos e inseguridades de grandes sectores de la sociedad, alimentadas por delirios indiferentes, xenófobos, racistas, patriarcales y autoritarios.

    De esta manera, junto a esta Declaración Final del V Foro Europeo, presentamos un Plan de Acción, elaborado con las iniciativas que se han planteado desde las distintas Asambleas talleres y Paneles, que se propone activar la movilización social para conseguir que Europa tenga un papel protagonista en la defensa de un futuro en el que todos los seres humanos puedan disfrutar de todos los Derechos Humanos en Paz, Igualdad, libres y en armonía con la Naturaleza:

PLAN DE ACCION

Impulsar movilizaciones el 7 de abril de 2022, día Mundial de la Salud, en defensa del Derecho a una Sanidad Gratuita de calidad que incluya la liberación de las patentes para favorecer la vacunación universal.

Participar en las movilizaciones que convoquen los sindicatos, especialmente el 1ro de mayo de 2022, en defensa de una mayor protección de los derechos de las/los trabajadoras/trabajadores.

Movilizarse para participar en la Cumbre de la Paz de Madrid en junio de 2022 en paralelo a la Cumbre de la OTAN.

Trabajar conjuntamente para ejercer la presión política y social necesaria para que la COP de noviembre de 2022 suponga un verdadera avance en la lucha contra la emergencia climática.

Realizar una campaña para, por un lado, apoyar un gasto de al menos el 2% del PIB de cada país de la Unión Europea para el presupuesto de cultura, y por otro, para establecer un estatuto europeo del artista, para acabar con su precariedad.

Impulsar una campaña para combatir la crisis de la democracia.

Lanzar una campaña contra la derecha y la extrema derecha que eliminan derechos conquistados durante años por las mujeres y tratan de criminalizar el feminismo.

Desarrollar un trabajo de análisis del impacto de la pandemia en los salarios y relaciones laborales en Europa.